Le « EO » dans GenNextEO veut dire que nous avons un effet positif ici, dans l’est de l’Ontario, dans les communautés de Prescott et Russell, d’Ottawa, ainsi que des comtés de Lanark et de Renfrew. Ce blogue, rédigé par Agata Michalska – directrice des affaires régionales de Centraide de l’Est de l’Ontario – vous en dira davantage à propos de notre travail à l’appui des communautés rurales de notre région.
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Avant tout…
Depuis de nombreuses années, Centraide évolue et s’adapte aux besoins de nos communautés. En 2017, les Centraide de Prescott et Russell, d’Ottawa, ainsi que des comtés de Lanark et de Renfrew ont fait l’objet d’une fusion et, en 2019, nous annoncions notre nouveau nom : Centraide de l’Est de l’Ontario. Cette fusion a renforcé le rôle de Centraide, qui se concentre sur la compréhension et la recherche des enjeux ruraux et urbains, puis sur les solutions pour les adresser.
GenNext Ottawa a fait de même en 2021, pour devenir GenNext de l’Est de l’Ontario.
Bien que ce soit quelque chose de nouveau pour GenNext, nous jouissons du soutien indéfectible de Centraide!
À mesure que nous continuons de renforcer notre région, nous utiliserons les leçons apprises pour développer une stratégie qui nous permettra de mieux comprendre les communautés rurales et éloignées, et de mieux communiquer le rôle de Centraide de l’Est de l’Ontario au sein de celles-ci.
Nous avons bâti la fondation de cette stratégie en étudiant les questions clés suivantes en collaboration avec des spécialistes et au moyen des expériences vécues par certaines personnes :
Par Agata Michalska
Directrice des affaires régionales, Centraide de l’Est de l’Ontario
Rural, ça veut dire quoi exactement?
Statistique Canada classe les centres de population en trois groupes, en fonction de leur concentration démographique qui peut passer de 1 000 habitant·es à plus de 100 000 habitant·es. Il est difficile pour Centraide de se fier sur les données du recensement pour définir les milieux ruraux, car nous savons que la ruralité est établie en fonction des intérêts de ceux-ci.
Selon la Rural Ontario Municipal Association (ROMA), le terme « intérêt rural » veut dire d’examiner les conditions uniques de ces communautés, comme l’accès aux éléments socio-économiques (revenu, éducation et emploi), ce qui constitue le facteur le plus important d’un secteur rural.
Cela veut dire que nous devons changer plus que l’aspect linguistique. Nous devons revoir les façons de mettre les communautés rurales – ainsi que leurs réseaux et leurs besoins – au premier plan.
« Il est plus facile pour les centres urbains d’adopter des hypothèses sur leurs relations avec les communautés rurales que de voir ce qui s’y passe. La pertinence des communautés rurales dépend directement de ces hypothèses que nous devons éliminer. »
– Adaptation des propos de Robin Jones, mairesse de Westport et présidente de la ROMA
Centraide utilise les données appuyées par l’Eastern Ontario Regional Data Project, l’Index de vulnérabilité des personnes âgées, l’Ottawa Neighbourhood Study et le Neighborhood Equity Index pour brosser un tableau des façons dont les communautés que nous servons diffèrent les unes des autres.
Cette analyse, accompagnée de conversations avec des groupes communautaires et de ressources supplémentaires fournies par des partenaires, guide les approches collaboratives que nous adoptons, la recherche que nous menons, les programmes que nous subventionnons et la défense d’intérêts que nous assurons au niveau municipal, fédéral et provincial.
Au cœur de tout cela, nous retrouvons des résident·es qui se fient sur nous : des membres de la communauté autochtone, des femmes et des filles, des membres de la communauté LGBTQ2S+, des personnes francophones, des personnes âgées, des personnes handicapées et des autres gens plus susceptibles d’être vulnérables en raison d’iniquités historiques et systémiques.
Le travail de Centraide se concentre sur l’équité. Nous souhaitons assurer l’équité de toutes les personnes, peu importe leur race, leur sexe, leurs aptitudes, leurs études, leurs expériences de travail – ou, dans ce cas-ci – l’endroit où elles vivent. L’endroit où nous vivons ne devrait pas définir la qualité de notre vie.
Les personnes vivant en milieu rural font face à de nombreux défis uniques qui affectent leur vulnérabilité. C’est notamment le cas des options de transport rares et de longue distance pour les personnes âgées qui doivent se rendre à des programmes de jour; d’un accès Internet non fiable pour les enfants qui assistent à leurs cours virtuellement; et l’absence de refuges et de logements abordables pour les jeunes itinérants.
Le mot clé, ici, c’est « accès ». Nous avons délimité certains domaines sur lesquels nous souhaitons nous concentrer, pas parce qu’ils sont directement liés aux causes GenNext :
- Accès au logement, y compris la pauvreté énergétique
- Le prix des maisons dans le comté de Renfrew a grimpé de 36,8 % entre décembre 2020 et décembre 2021, pourcentage qui est plus élevé que la ville d’Ottawa. L’absence de logements locatifs abordables dans le comté a également poussé les résident·es à se déplacer ou même vers l’itinérance.
- Plusieurs personnes vivant en milieu rural disent ne pas avoir un revenu suffisant pour faire face aux coûts énergétiques de leur domicile. En effet, 41,3 % des ménages ruraux ontarien sont en situation de pauvreté énergétique comparativement à 22,5 % des ménages urbains.
- Emplois équitables
- Les communautés rurales ont constamment des taux de chômage plus élevés que les milieux urbains.
- Les emplois – les types d’emploi et les salaires – sont différents en milieu rural; les résident·es des communautés rurales disent vivre beaucoup de stress lié au travail.
- Les résident͟·es de communautés rurales qui se situent dans la tranche de revenu moyen inférieur dépensent plus que leur revenu avant impôt sur un logement et leur sécurité alimentaire que les personnes vivant en milieu urbain.
- Santé mentale
- Il y a un manque d’accès aux ressources et aux services spécialisés, et les gens doivent souvent se déplacer vers les milieux urbains pour consulter des spécialistes.
- La beauté des petites communautés rurales est la connexion humaine et le resserrement des communautés. Tout le monde se connaît. Lorsque les ressources sont disponibles, les gens – qui veulent protéger leur confidentialité – pourraient se déplacer pour obtenir des services de soutien.
il faut comprendre une chose : les communautés rurales sont uniques; elles sont fondamentalement différentes des grands centres de population. Les approches que nous adoptons avec succès au centre de la ville d’Ottawa pourraient être vouées à l’échec dans les communautés d’Alfred et Plantagenet, de Killaloe ou de Carleton Place.
Tout d’abord, chaque secteur est géré différemment. Nous comptons 35 municipalités dans la zone de desserte de Centraide de l’Est de l’Ontario et 34 d’entre elles sont classées comme étant « de palier inférieur », gérées conjointement par les cantons, les villes, les villages et les municipalités des comtés unis de Prescott et Russell, du comté de Lanark, ainsi que du comté de Renfrew. La ville d’Ottawa, quant à elle, est unique – elle est considérée une municipalité à palier unique, car elle est gérée par une administration municipale.
Cette affirmation confirme une deuxième vérité : les choses changent différemment en milieu rural.
Eva Oloumi, fondatrice de Paradiegma, nous aide à adresser ces défis.
Elle a constaté de première main l’importance des changements de mentalité lorsque nous tentons de régler les causes profondes des problèmes sociaux complexes auxquels les communautés rurales font face.
« Entraîner un changement rural, c’est très personnel. Ce n’est pas qu’un sous-groupe de personnes qui prennent des décisions pour l’ensemble de la ville et qui affectent les résident·es plus éloigné·es que vous. Nous parlons souvent de leur famille, leurs ami·es ou leurs voisin·es. »
– Adaptation des propos d’Eva Oloumi
Conseil d’Eva : penser comme un·e fermier·e
Si vous devez instaurer un climat plus susceptible de créer le changement désiré, pensez à une tranche de pain au levain maison : il faut mélanger tous les bons ingrédients, s’assurer que l’eau est à la bonne température, laisser la levure fermenter et laisser chaque ingrédient faire sa petite affaire.
« Les fermier·es et les gens les plus près de la terre savent que tout est relié. La survie de toute chose repose sur une autre. Le changement ne s’applique pas au scénario, mais plutôt au flux de communication et d’information. »
– Adaptation des propos d’Eva Oloumi
Futur
L’un des aspects les plus importants constatés dans toutes nos discussions avec les spécialistes ruraux, c’est que l’établissement de relations constitue une partie essentielle du travail en milieu rural.
« Il faut éduquer et engager tous les segments de la communauté; permettre aux participant·es de faire avancer le programme; écouter leurs histoires; mieux connaître les besoins et les désirs changeants de la communauté; et s’y adapter. »
– Adaptation des propos d’Olivier Jacob, conseiller du canton McNab/Braeside
Nos partenaires estiment que nous devons continuer de renforcer la capacité, en créant des espaces où épouser le changement, en agissant à titre de facilitateur, en consacrant des ressources, en établissant des liens et en priorisant les conversations qui renforcent les communautés rurales. En étudiant les besoins ruraux et les solutions, nous devons toujours mettre les communautés au premier plan et abandonner le modèle des réseaux en étoile.