Libérer le pouvoir des femmes sur le marché du travail

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« Aucun pays ne peut véritablement prospérer s’il étouffe le potentiel des femmes et se prive des contributions de la moitié de ses citoyens. »

Centraide de l’Est de l’Ontario cherche, depuis les trois dernières années, à comprendre à quel point l’accès des femmes sur le marché du travail est important pour une reprise économique équitable.

En 2022, le Canada a enregistré un taux d’emploi sans précédent pour les femmes âgées de 25 à 54 ans, malgré les défis économiques et sociaux grandissants auxquels nous avions été confrontés pendant les dernières années. Nous croyons fermement que nous devons nous rendre compte de la valeur des milieux de travail équitables pour assurer une reprise économique équitable après la pandémie. En partageant l’expérience et l’expertise des groupes marginalisés, nous pouvons assurer la réussite économique pour l’ensemble de la communauté.

Nous voulons mettre en évidence, voire réaliser l’énorme potentiel qui existe lorsque nous habilitons les femmes sur le marché du travail.

Les femmes font presque deux fois plus d’heures bénévoles que les hommes, y compris garder les enfants gratuitement en moyenne 52 heures par semaine.. Cela se produit à un moment où les femmes sur le marché du travail contribuent encore plus au produit intérieur brut du Canada. Leurs contributions ne peuvent pas passer sous silence : elles démontrent clairement les limites sociétales liées à la capacité des femmes sur le marché du travail. Il n’y a que 168 heures dans une semaine. Si nous voulons améliorer continuellement les contributions des femmes sur le marché du travail, nous devons leur offrir le soutien dont elles ont besoin.

Donc, si nous souhaitons voir plus de femmes sur le marché du travail et maintenir celles qui sont déjà en poste, quel genre de défis devrons-nous affronter?

  1. Les femmes doivent souvent prendre une dure décision, soit de choisir entre sa carrière et demeurer à la maison avec les enfants. Le programme de subventions pour les garderies, qui a vu le jour en 1997, a depuis permis d’augmenter le taux de participation à la population active des mères au Québec. Il ne faut pas sous-estimer l’incidence et les économies d’un tel programme gouvernemental de garde d’enfants, qui sera mis en œuvre d’ici 2026 partout au pays et coûtera 10 $ par jour. Des programmes comme celui-ci stimulent la main-d’œuvre et allègent les fardeaux financiers et imputables au travail non rémunéré que les femmes doivent porter lorsqu’elles gardent des enfants.

  2. Les employeurs de nombreux secteurs cherchent à déterminer ce à quoi le futur du travail ressemblera et à déterminer l’importance des options de travail à distance sur l’accès à l’emploi et les occasions équitables. Un récent sondage effectué par Abacus Data démontre que les options de travail à distance sont de plus en plus alléchantes pour les femmes. En effet, sept femmes sur dix ont dit que la flexibilité du télétravail était importante ou très importante dans leur processus de recherche d’emploi. Si elles avaient à choisir, ces femmes travailleraient les deux tiers de leur temps de la maison. Toutefois, les femmes risquent d’être pénalisées lorsqu’elles choisissent des modèles de travail hybrides ou à distance. Il faut donc s’assurer de ne pas imposer d’obstacle à la promotion ou à l’obtention d’autres débouchés lorsque nous leur offrons une telle flexibilité.

  3. Le taux de violence conjugale augmente à un rythme alarmant dans l’Est de l’Ontario. Selon le Service de police d’Ottawa, sept homicides sur 16 en 2022 étaient commis contre les femmes et les filles, comparativement à deux sur 16 en 2021. Qui plus est, toutes les victimes de 2022 étaient des femmes et des filles racialisées ou autochtones. Ces chiffres étaient, en général, beaucoup plus élevés en milieu rural, car il est plus difficile d’y obtenir du soutien de base pour échapper à la violence. Dans ce contexte, les allégations d’agression pourraient faire l’objet d’un examen minutieux ou être soulevées avec scepticisme par la communauté plus petite et bien soudée. Les communautés rurales doivent aussi affronter des obstacles en matière d’accès aux logements transitoires, qui sont déjà limités et ont de longues listes d’attente.

    Tous ces enjeux peuvent influencer la capacité des femmes de maintenir une autonomie financière, d’accéder à un emploi ou de conserver l’emploi qu’elles pourraient occuper. Ils nécessitent donc la présence de solutions visant à assurer l’indépendance financière et non de la menacer.

  4. Bien que les données disponibles soient très importantes lorsque vient le temps de déterminer la valeur des femmes sur le marché du travail, il faut aussi comprendre qu’il existe des écarts. L’un de ceux-ci est la disponibilité de données ventilées. Ce type de données est fragmenté en petits segments qui tiennent compte de groupes particuliers, en fonction du sexe, de la race, de l’ethnie, de l’âge, des croyances religieuses et plus encore. Ces données permettent de comprendre comment les politiques sociales ou les obstacles à l’emploi affectent ou pourraient affecter ces personnes aux expériences vécues. Grâce à ces données, nous pouvons mieux informer nos efforts de promotion et discuter de façon plus approfondie des solutions nécessaires pour que les personnes marginalisées puissent accéder à des occasions économiques équitables.

Que recommande Centraide pour aider les femmes à grossir les rangs de la population active et à y demeurer?

  1. Investir dans des services de garderie accessibles et abordables – les services de garderie représentent une grande partie du travail non rémunéré réalisé par des femmes. Les coûts excessifs des services de garde d’enfants en Ontario sont problématiques pour plusieurs familles; en les réduisant, il serait plus facile de choisir entre demeurer à la maison et payer pour les services de garderie.

  2. Soutenir encore plus les occasions de travail flexibles et hybrides – étant donné le contexte culturel et social actuel, il serait profitable d’offrir des options de télétravail et de la flexibilité aux femmes de sorte qu’elles puissent avoir un meilleur équilibre travail-vie familiale. La recherche démontre que les femmes sont de plus en plus attirées par une telle flexibilité; il est important de les attirer encore plus sur le marché du travail.

  3. Réduire les facteurs de risques liés à la violence entre partenaires intimes – la sécurité et le bien-être des femmes affectent tant la réussite de nos communautés que les générations futures. En continuant de préconiser le renforcement des capacités du secteur des services sociaux, nous pouvons adresser les changements systémiques, identifier les ressources et le soutien, puis investir dans les services à l’intention des femmes et des personnes aux diverses identités de genre dans nos communautés.

  4. Investir dans un meilleur accès public aux données ventilées locales – un tel accès aux données ventilées locales permettrait de mieux comprendre les besoins des femmes qui sont propres à leur communauté. Une meilleure compréhension des défis auxquels les femmes immigrantes et ayant diverses origines ethniques et culturelles doivent faire face, ainsi que différences de travail en milieu rural et urbain, permettrait de mettre en oeuvre une approche plus ciblée pour adresser les défis systémiques en matière d’emploi de ces femmes.

Des femmes qui appuient des femmes

Elles Centraide de Centraide de l’Est de l’Ontario est une initiative adaptée aux femmes qui souhaitent mieux comprendre les enjeux auxquels notre communauté fait face et voir l’effet direct de leur don.

Les membres d’Elles Centraide forment un réseau de femmes aux convictions semblables qui partagent soutien, expertise et ressources pour améliorer les conditions de vie des femmes vulnérables de notre communauté.

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